Démarche Artistique



        « A chaque moi son objet ; à chaque sur-moi son abject »
                                                                                                                                             Julia  Kristeva


TRY TO BE A HUMAN                                       


C’est un état de mélancolie, de dépression face à la réalité sociale, cruelle et surtout crue. « Try to be a human » est une provocation esthétique pour alarmer du manque d'éthique que vivent les sociétés modernes. Dans certains cas on peut observer une absence totale d éthique et de morale dans le comportement de la société contemporaine , une violence de l’esprit caractérisé par la rage envers d’autres tribus urbaines différentes ou opposés ou tout simplement étrangers à nous.
De la même façon , le bonheur n’est pas vue comme un synonyme de paix intérieure, mais plutôt comme un caprice d’enfant au quelle on s’attache sans y comprendre. Une réalité maudite qui cache la véritable dépression qui nous consomme. De la pure apparence !
Dans mon travail, le corps est déformé, dépourvu de peau, comme arrachée, il n’en reste que la chair, humide et visqueuse. Les visages sont défigurés, comme un tas de chair décomposé entouré de viande, de chair fraîche. L’homme et l’animal se rapprochent ainsi, comme dans un festin grotesque, comme une viande rouge et saignante, qui attend d’être dévorée.
A mi-chemin entre l’homme et l’animal, le monstre qu’il y a en nous apparaît ainsi dans sa face la plus rude, sans artifices, sans maquillage, nue face au spectateur qui découvre une réalité autre, loin de l’éthique et la morale, qui provoque en nous, un sentiment de répulsion et de fascination à la fois, comme dans un accident de la route, l’horreur, qui a la capacité de nous fasciné, provoque en nous un sentiment proche de l’abjection. (Abjection vue ici comme tout est ce que ne respecte pas un ordre, une règle ou un canon sociale, tout est ce que perturbe l’esprit).
Mon travail est une œuvre à mi-chemin entre l'état liquide, et l'état solide, toujours dans la viscosité, dans l’androgynisme de l’entre-deux, comme quelque chose qui ne trouve pas sa place naturellement et qui a besoin d’être modifié pour se trouver. C'est dans cet interstice, dans cette marge entre un état et l'autre, que l'abject se situe et que mon œuvre prend force, et c'est dans cet espace étroit que je travaille, dans l'entre-deux, dans l’obscurité, comme si mon atelier devenait mon sanctuaire et mon œuvre ma religion, à la recherche du chaman, de l'intermédiaire entre l'homme et son esprit.

Alberto Tristante